C’était en septembre, il y a quatre ans, je revenais de promenade descendant à pied la colline en direction de mon habitation. Je m’étais un peu trop attardé et la nuit commençait à tomber. Le vent faisait craquer les branches des grands arbres, les animaux semblaient comme électrisés, un chevreuil me coupa le chemin.
Je hâtais le pas, lorsqu’au détour d’une allée je le vis, il était là, me tournant le dos, semblant s‘intéresser aux baies d’une haie d’arbustes. Le plantigrade levait bien la tête de temps en temps, m’ayant peut-être éventé, mais ne paraissait pas du tout inquiet.
Je mesurais la grande chance que j’avais de jouir d’un tel spectacle, que n’aurais-je pas donné pour avoir une caméra ce jour là.
Mais il fallait que je rentre et je ne voulais pas le surprendre brutalement. Je décidai de le prévenir en tapant dans mes mains, après un regard dans ma direction il repartit dans les bois, m’offrant comme dernière image son gros postérieur.
Ce blaireau, je le connaissais sans l’avoir jamais vu, car l’hiver d’avant j’avais relevé ses empreintes dans la plaine enneigée, des pattes griffues, semblables à celles des ours. Je l’avais pisté par jeu et les traces m’avaient guidé non loin du lieu de notre rencontre de ce fameux soir de septembre.
Au printemps suivant je l’ai revu, au grand jour cette fois, sur le bord de la route longeant la colline, il était comme endormi, couché dans l’herbe… la tête écrasée.
Commentaires de l’ancien blog
— Lily 18/02/2010 22:46
Le pauvre blaireau, je suis sûre qu’il va te manquer.