Lucius

Au dessus, vous pouvez, si vous le désirez, écouter de la musique en parcourant cette histoire

253 de notre ère, les Germains franchissent le limes et déferlent sur la Gaule, massacrant et brûlant tout dans leur progression. Quelque part en Brie, entre Iatinum (Meaux) et Metlosédum (Melun), un garçon d’une douzaine d’années récolte des baies. Soudain des cavaliers se détachent de la brume couvrant la plaine, l’enfant les reconnaît, un soldat de passage lui a décrit ces terribles géants blonds : ce sont des Francs ! Prenant conscience du danger, il crie et s’enfuit en direction de la ferme de ses parents. La troupe le rattrape rapidement, arrivé à son niveau, le guerrier de tête le transperce de sa lance, le jeune roule au sol et finit disloqué tel un pantin sous les sabots des chevaux.

Alertés par les hurlements, sa mère et Lucius son père regardent horrifiés la scène. Enjoignant à son épouse de se réfugier dans la forêt proche, le mari, fourche en main, couvre sa fuite. Malheureusement les assaillants le débordent et le Gallo-Romain assiste, impuissant, à la capture de sa compagne.

Les cavaliers jouent et tournent autour du fermier, les chevaux, naseaux fumants, soulèvent des nuages de poussière à leur passage. Les appels de détresse de son épouse sous les sévices des barbares lui déchirent le coeur. De rage, Lucius enfonce les dents de son outil dans le ventre d’un Germain et se dégage pour se lancer au secours de sa femme. À ce moment un violent choc dans le dos le fait chanceler : une francisque vient de se figer profondément entre ses épaules, rapidement un flot de sang jaillit de sa bouche, l’homme parcourt encore quelques mètres en titubant, puis s’écroule au pied d’un énorme grès en forme de tortue…

La nuit est maintenant tombée, il pleut abondamment sur la campagne briarde arrosant les ruines fumantes. La pluie, voilà plusieurs jours que Lucius l’attendait pour ses cultures.

Printemps 1986, lieu-dit la Longue raie, creusant une tranchée à une trentaine de mètres de la grosse pierre nommée Tortue, un agriculteur de mes amis met au jour un dépôt monétaire du troisième siècle. Le trésor est composé de cent trente trois antoniniens, parmi les monnaies : une bague en argent gravée Lucius.

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Commentaires de l’ancien blog

G’padetec 19/05/2013 09:15

Bonjour, je suis venu sur ce blog suite à une recherche de capsulae, j’y ai découvert tes histoires, merci pour ces moments passés à parcourir ces lignes, j’ai voyagé ! écrits en d’autres s’il te plait ! juste pour le plaisir de faire plaisir !

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